Le groupe parlementaire “Socialistes et apparentés” a proposé ma candidature pour le représenter lors de l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale. C’est avec responsabilité que j’ai accepté cette proposition. Ma candidature est une candidature de combat contre les injustices de la politique du gouvernement et d’engagement aux côtés des Françaises et des Français qui ne se sentent pas représentés par M. FERRAND. Ils sont aujourd’hui la majorité ! Aujourd’hui, des pans entiers de la population française – les retraités, les chômeurs, les familles pauvres, les personnes en situation de handicap, les habitants du monde rural et des banlieues, des Outre-mer et de Corse – souffrent de la politique du Président de la République et du gouvernement d’Edouard PHILIPPE. Ce sont les laissés pour compte d’une politique élitiste qui n’envisage la solidarité qu’à destination des citadins les plus riches. Nous ne pouvons pas tolérer les attaques faites contre les plus vulnérables comme la hausse de la CSG pour les retraités ou la suppression de la prime d’activité pour les handicapés. Nous ne pouvons pas tolérer les cadeaux faits aux plus riches avec la suppression de l’ISF. Nous ne pouvons pas tolérer ce dédain manifesté envers l’environnement, comme le maintien du glyphosate ou la diminution des aides à la rénovation thermique. Nous ne pouvons pas tolérer cette politique centralisatrice, jacobine, de retrait de l’Etat des territoires, car là où les services publics reculent, les extrémistes avancent. La France ne se limite pas aux grandes métropoles, elle est aussi océanique et rurale. Nous ne pouvons pas tolérer, enfin, que l’Assemblée soit devenue une chambre d’enregistrement des choix du gouvernement. La Représentation nationale doit pleinement jouer son rôle de contre-pouvoir. La révision constitutionnelle souhaitée par le gouvernement veut encore amoindrir le pouvoir du Parlement et, par là, celui de chaque citoyen. Il est de notre devoir, au nom de l’idée que nous nous faisons de la démocratie, de nous y opposer.
Cette candidature veut aussi témoigner des valeurs qui font la grandeur de la France : humanisme, travail, intégrité, solidarité, audace et partage. L’Assemblée nationale doit pouvoir refléter la France que nous aimons tous au quotidien : la France de la diversité, la France où les femmes occupent des postes de responsabilité, la France qui avance, la France qui n’a pas peur. Ce serait une étape importante dans notre Histoire qu’une femme soit élue présidente de l’Assemblée nationale : un symbole pour toutes ces personnes qui pensent qu’une femme n’aurait ni le charisme, ni la compétence ou l’autorité nécessaires pour incarner la représentation nationale. L’élection d’une femme serait un coup de poing dans ce plafond de verre qui nous couve.. Or, à l’Assemblée, dans ce lieu qui chérit les idéaux républicains et plus que tout autre le principe d’égalité, comment pouvons-nous accepter qu’ici aussi, qu’ici encore, comme partout finalement, subsiste un plafond de verre? Comment peut-on accepter que le genre soit plus important que les compétences ou la probité ? Cette candidature veut témoigner du symbole fort que constituerait l’élection d’une femme, ultramarine, à cette fonction d’unité et de cohésion de la nation. Je suis à l’image de la France d’aujourd’hui, et je crois que nous pourrions toutes et tous nous réjouir qu’une femme Réunionnaise soit élue Présidente de l’Assemblée nationale pour servir avec bienveillance et justice, les Françaises et les Français, dans toute leur diversité. Éricka BAREIGTS