C’est avec stupeur et indignation que Patrick Karam, ancien délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’Outre-mer et président du Conseil Représentatif des Français d’Outre-mer (CREFOM), a pris connaissance des propos inqualifiables tenus par Christine Angot à l’occasion de l’émission « On n’est pas couché » du samedi 1er juin.
« Ce n’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes. Le but avec les Juifs pendant la guerre, ça a bien été de les exterminer, de les tuer, a affirmé Christine Angot. On veut confondre avec par exemple l’esclavage et l’esclavage des Noirs. […] L’idée c’était qu’ils soient en pleine forme, en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu’ils soient commercialisables. »
Pourquoi comparer et hiérarchiser le génocide de la Shoah et le crime contre l’humanité qu’est l’esclavage ? Pourquoi faire le jeu de trublions comme Dieudonné qui ont largement instrumentalisé une opposition factice pour opposer les communautés ?
Ces propos scandaleux sont de nature à raviver une forme de concurrence des mémoires contre laquelle Patrick Karam s’était fermement engagé alors qu’il était président du CREFOM, notamment en signant dès 2014 un mémorandum commun avec le CRIF et son président d’alors Roger Cukierman afin que les deux institutions unissent leurs forces contre le racisme et l’antisémitisme mais également en renforçant les liens entre le CRIF et les Antilles.
Les propos ignobles de Madame Angot sont une négation des souffrances de millions d’hommes, de femmes et d’enfants ayant subi la Traite Négrière, réduits en esclavage, et qui ont été victimes de violences, de viols, de mutilations. Ce sont des millions d’êtres humains qui se sont vus nier leur humanité, des millions qui ont traversé l’océan empilés les uns sur les autres à fond de cale comme de vulgaires biens meubles, des millions qui ont péri et ont été jetés à la mer, des millions qui ont subi tortures et meurtres ou qui ont été témoins de ceux de leurs proches.
En réaction à ces propos d’autant plus inacceptables qu’ils ont été conservés dans une émission enregistrée, Patrick Karam a décidé de saisir le CSA pour obtenir des sanctions exemplaires.
Par ailleurs, Patrick Karam exige des excuses et une clarification de la part de Christine Angot et de Laurent Ruquier
Patrick Karam
Ancien délégué interministériel à l’Outre-mer et président d’honneur du CREFOM (Conseil représentatif des Français d’Outre-mer)