Patrick Karam, président du Conseil Représentatif des Français d’Outre-mer (CREFOM) vient d’adresser un courrier au ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avec en copie l’Elysée et Matignon pour faire part de sa profonde indignation suite au transfert et à la fuite de Rachid Rafaa, un Marocain assigné à résidence depuis 2014 en Martinique et qui serait connu pour ses liens avec la mouvance djihadiste liée à Al QAIDA.
Le président du CREFOM interroge le ministre sur les raisons pour lesquelles Rachid Rafaa, sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par le Maroc, s’est retrouvé à la Martinique, sans concertation avec les élus et la population locale sachant que ce présumé djihadiste avait été arrêté dans l’hexagone, qu’il n’avait aucun lien avec ce territoire, qu’il n’y avait donc aucune raison de l’y transférer.
Le CREFOM interroge également le ministre sur les conditions de sa résidence en Martinique, car considéré comme extrêmement dangereux par le Maroc, l’individu n’a fait l’objet que d’une simple mise en liberté surveillée. Le CREFOM souhaite également des précisions sur les moyens mis en place pour protéger la population et aujourd’hui pour l’appréhender et sur les éventuels réseaux de soutien qui a permis cette disparition.
Le CREFOM demande également si d’autres individus qui présentent un profil similaire sont assignés à résidence ou incarcérés dans d’autres territoires Outre-mer et prévient qu’il ne serait pas acceptable que les territoires ultramarins servent de territoires de relégation à des individus potentiellement dangereux, comme ce fut le cas à l’époque du Bagne de Cayenne, mais aujourd’huisans que les populations locales soient protégées.
Selon Patrick Karam: « Le problème de sous-effectif des forces de l’ordre, associé à l’extrême surpopulation carcérale et aux chiffres des violences aux personnes les plus importants de France dans nombre de territoires ultramarins ne permet en aucun cas d’assigner à domicile un individu aussi dangereux sans qu’il y ait de conséquence pour les populations ultramarines. Les forces de l’ordre présentes sur les territoires doivent pouvoir se concentrer sur leurs missions premières qu’elles n’arrivent même pas à assumer de manière satisfaisante à savoir la protection des biens et des personnes, compromise par une délinquance extrêmement forte. L’Outre-mer n’est aujourd’hui pas préparé à affronter les attentats alors qu’il est également touché par la radicalisation de certains individus partis combattre en Syrie ou fiché S. Nos territoires déjà paupérisés par un retard économique important et qui cumulent de nombreux handicaps structurels ne doivent pas en sus se retrouver à devoir gérer une crise qui serait liée à une politique de placement arbitraire. »
Les Français d’Outre-mer attendent du Gouvernement une clarté absolue sur ce sujet.