Les récents événements climatiques ayant entrainé des catastrophes naturelles ont douloureusement rappelé la vulnérabilité des territoires ultramarins face à certains risques naturels intenses : cyclones, éruptions volcaniques, séismes, tsunamis, submersions marines … Ces risques se trouvent aggravés sous l’effet d’une concentration urbaine sur le littoral, de son anthropisation, de l’affaiblissement des récifs coralliens et des marais à mangroves, d’une forte vulnérabilité du bâti.
En plus de ces risques naturels, les territoires ultramarins peuvent être exposés à d’autres risques spécifiques nouveaux, telle que la prolifération des algues « sargasses » aux Antilles.
Pour faire face à ces enjeux spécifiques, et pour répondre à la spécificité de la gestion de crise en outre-mer, en raison de l’éloignement et de l’enclavement des territoires, le Gouvernement a décidé de nommer Frédéric Mortier délégué interministériel aux risques majeurs outre-mer pour une période de deux ans.
Il sera chargé d’accélérer et renforcer les actions de prévention et de gestion des risques dans ces territoires, en particulier celles découlant du Livre bleu issu des Assises des outremer et présenté par le président de la République à l’été 2018.
Il travaillera en lien étroit et en appui des préfets et des collectivités locales, départements et régions d’outre-mer, dans une approche pragmatique, avec l’appui d’une équipe dédiée. Il se déplacera régulièrement dans les territoires concernés afin d’évaluer la coordination et la mobilisation des acteurs et de proposer des pistes d’amélioration.
Parmi ses priorités, le délégué pilotera plus particulièrement la mise en œuvre du plan séismes Antilles (PSA), qui vise à réduire la vulnérabilité des îles antillaises face aux séismes, ainsi que l’amélioration de la connaissance et de la préparation face aux séismes qui frappent les fonds marins de Mayotte depuis mai 2018. Il travaillera en lien étroit avec les professionnels et acteurs locaux afin de développer un aménagement et des constructions résilientes, en particulier face aux risques cycloniques.
Il sera également chargé de réfléchir aux mesures permettant d’améliorer le taux de couverture assurantielle qui reste trop bas dans les territoires d’outre-mer.
Bien que l’échouage massif de sargasses dans les Antilles ne puisse plus être considéré comme
risque naturel imprévisible, le délégué interministériel sera également mobilisé dans la mise en œuvre du plan national de prévention et de lutte contre les algues sargasses, en vue d’améliorer la connaissance de l’origine de ce phénomène, renforcer les capacités de prévision et identifier des solutions pour valoriser les algues ramassées.
« La nomination de Frédéric Mortier aujourd’hui, comme délégué interministériel aux risques majeurs outre-mer, est un pas important dans la construction de la Trajectoire Outre-mer 5.0, et notamment dans l’accomplissement de l’objectif Zéro vulnérabilité aux changements climatiques, qui vise spécifiquement à réduire la vulnérabilité de nos territoires ultramarins » (Annick Girardin).