Comme je l’affirmais à la Ministre, je souhaite sincèrement la pleine réussite de ce quinquennat pour les outre-mer – c’était d’ailleurs le sens de mon vote de confiance au Gouvernement en juillet dernier : une bienveillance armée d’une extrême vigilance. Nos territoires dans le besoin et nos populations dans la souffrance méritent cette démarche.
Mon abstention est donc un vote de franchise au regard d’un budget que je ne juge pas à la hauteur des enjeux, pas en mesure de sortir nos jeunes du chômage, pas en mesure de sortir la population de la crise sociale qu’elle traverse.
Sur les grands équilibres financiers de ce budget, je considère que la hausse affichée de 4.4% des crédits n’est qu’artificielle. Le budget est en réalité en baisse d’environ 1%, comme l’affirme le document de politique transversale fourni par Bercy.
Derrière les chiffres, j’ai fait part de ma grande inquiétude quant au changement de philosophie de ce budget. Aujourd’hui, les choix de coupes budgétaires portent non plus sur les entreprises mais sur les politiques impactant le quotidien des gens :
- en diminuant les crédits pour la politique du logement :
o 21 millions de baisse
o Dont -3 millions pour les aides à l’accession à la propriété
o Dont -16 millions pour les crédits de rénovation de l’habitat privé ! Sur cette dernière ligne, il ne restera plus que 4 millions de crédits en 2018 !
- en baissant drastiquement les crédits à la continuité territoriale (-4.7%) dont -11.1% sur le passeport mobilité stages et – 12.9% sur le passeport mobilité formation
- en réduisant de 8,82 millions d’euros (-12.9%) le budget de LADOM
- en sacrifiant la Cité des outre-mer et le fonds vert
- en réduisant le plan séisme de plus de 300 000 euros
Le Président Macron avait peu promis aux Outre-mer, c’est une des raisons pour lesquelles je n’ai pas voté pour lui au 1er tour. Désormais au pouvoir, avec notre entier soutien au 2nde tour, je m’interroge sur l’ambition réelle de ce Gouvernement pour le développement des outre-mer.
- Sur le milliard annoncé pendant la campagne présidentielle pour financer des plans de rattrapage, nous ne voyons rien venir.
- Sur les acquis du précédent quinquennat, les mots « lutte contre la vie chère », « égalité réelle », « plan de convergence » ont disparu du vocable gouvernemental.
- Sur les contrats aidés, les collectivités et associations ultramarines ne sont en rien épargnées.
- Sur les indemnisations des sinistrés des cyclones, rien n’est encore financé ni même inscrit budgétairement. Où sont les 50 millions du fonds d’aide d’urgence ? Quand sera pris le nouvel arrêté de catastrophe naturelle pour la Guadeloupe ? Quand sera pris l’arrêté de calamité agricole pour indemniser nos agriculteurs ?
- Où en est la traduction budgétaire de l’Accord de Guyane et de la reconstruction de Saint-Martin ?