Alors que l’Union européenne négocie actuellement avec l’Équateur un tarif douanier à la baisse pour exporter ses bananes au sein du marché communautaire, les eurodéputés socialistes français Éric Andrieu, Louis-Joseph Manscour et Emmanuel Maurel s’inquiètent des conséquences pour producteurs de bananes des régions ultrapériphériques (RUP). Ils demandent une modification du règlement sur le mécanisme de stabilisation pour la banane, créé lors des négociations commerciales entre l’UE et les pays de la Communauté Andine (Colombie, Équateur et Pérou).
« Il est fondamental de renforcer les mesures protectrices existantes, tout en réfléchissant à une compensation financière, afin de préserver la production européenne », estiment les trois eurodéputés.
« Nous déplorons que l’actuel mécanisme de stabilisation pour la banane, n’ait jamais été appliqué. Ce mécanisme prévoit pourtant de pénaliser certains pays producteurs de bananes d’Amérique latine, qui auraient dépassé leurs seuils d’exportation sur le marché communautaire », explique Emmanuel Maurel, membre de la Commission du Commerce International. « Ces derniers, parmi les plus gros producteurs de bananes au monde, ne respectent pas les normes sociales et environnementales européennes. »
« Ils bénéficient à l’évidence de coûts de productions dérisoires comparés à la banane antillaise. » souligne pour sa part Louis-Joseph Manscour porte-parole de socialistes pour les régions utrapériphérique. « Face à cette concurrence déloyale, les producteurs d’outre-mer ne comprennent pas que les outils de protection, pourtant sur la table, ne soient pas utilisés. Revoir en profondeur ces mesures devient donc une nécessité absolue! »
« Nous demandons à l’UE de mieux soutenir la banane antillaise face à cette banane « low cost » qui inonde le marché européen. Nous prenons date avec la Commission, qui prépare actuellement une révision du POSEI, afin qu’une réflexion s’engage rapidement pour compenser financièrement les éventuelles pertes de marchés que pourraient subir nos producteurs », conclut enfin Éric Andrieu, Vice-président de la Commission Agriculture du Parlement européen.