La Fédération du Parti socialiste condamne sans réserve la grossière et brutale tentative de main mise sur deux outils essentiels de la politique de l’aménagement et du logement social en Guadeloupe, gérés par les élus du pays que sont la SEMSAMAR et la SEMAG. La SNI, Société Nationale Immobilière, filiale de la CDC, a manifestement reçu des ordres du Gouvernement et de l’Elysée, d’opérer sans ménagement et manu militari, la reprise en main de ces deux sociétés gérés localement, en menaçant, en intimidant les directeurs, gérants, élus, fonctionnaires et autres opérateurs, de « s’aligner » et de s’exécuter. L’Etat a décidé de tout centraliser et de tout gérer de Paris, en dessaisissant les administrateurs de ces sociétés et les collectivités propriétaires. On décide de faire la promotion d’un directeur de la SCET, délégué à la SEMAG et de virer la directrice générale de la SEMSAMAR, l’accusant de tous les maux, la condamnant, avant même que la Justice saisie n’ait rendu son verdict. On fait même accélérer les procédures judiciaires, et on murmure ici où là les pires mauvaiseté contre tous élus ou agents manifestant quelque indépendance. On décide de créer une holding, de créer ex nihilo, 3 sociétés, de racheter des parts à la SEMSAMAR, sinon le chèque de la reconstruction de Saint-Martin n’arrivera pas. On confie à la seule SNI, après le rachat des SIDOM, l’intégralité des outils de la politique publique du logement, confirmant ainsi que l’on tiendra sous tutelle toutes les entreprises du BTP et de la construction, et que la LBU sera pratiquement consommée par cette seule SNI. Ce meccano a été mis au point en haut lieu, sans concertation aucune avec les collectivités et les opérateurs, leur intimant l’ordre de se réunir le 25 pour la SEMAG et le 26 pour la SEMSAMAR, avec comme seule option d’obtempérer. Sommes nous encore dans un Etat de droit ? Telle est la question.
Après les humiliations infligées par le Président de la République et les mesures budgétaires et fiscales de captation et de dépouillement du PLF 2019, le Gouvernement met a mort la décentralisation et se donne des allures de colonialiste décomplexé. La Guadeloupe ne peut laisser faire cela. H. BRUDEY