Depuis plusieurs années, la Guadeloupe fait face à un phénomène massif d’échouage d’algues sargasses. En 2018, la crise est d’une ampleur inégalée. La nécessaire récurrence des interventions pour procéder à la collecte des sargasses dépasse aujourd’hui les moyens humains et financiers dont disposent les EPCI et les communes. Les membres de la CTAP (conférence territoriale de l’action publique) et les Maires de Guadeloupe, réunis en urgence le 3 avril 2018, ont constaté l’impossibilité d’intervenir à la hauteur des besoins du territoire. Compte tenu du caractère exceptionnel de ces échouages, l’Etat a décidé de mettre en place un Plan d’Urgence local sargasses (PULSAR), destiné à lutter contre l’invasion de ces algues sur les côtes des Antilles. Présidée par le sous-préfet, la « mission sargasses » constituée, aux côtés de l’État (préfecture, DEAL, ARS), de la Région, des communes et des EPCI, se réunit régulièrement. Il s’agit de partager l’information et de coordonner au mieux les efforts. Au-delà des interventions urgentes à mettre en œuvre pour gérer la crise de cette année, il est apparu nécessaire pour la Région de bâtir une stratégie d’intervention sur le long terme, en accompagnement des actions des communes, des EPCI et de l’État. Cette stratégie régionale s’articule autour de trois grands axes : 1. Mieux connaître le phénomène – Lancer un programme de recherche concertée et pluridisciplinaire (biologie, sociologie, économie, géographie, techniques de collecte et valorisation, télédétection et prévision). – Contribuer à une meilleure surveillance de la qualité de l’air et participer à l’évaluation de l’impact sanitaire à travers l’acquisition des matériels nécessaires à la mise en place d’un réseau de 24 stations de mesure continue et automatique de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac dans les zones les plus touchées. La région interviendra à hauteur de 50% du montant de l’investissement. 2. Faire face aux échouages et soutenir les collectivités de Guadeloupe – Soutenir les collectivités dans l’acquisition ou la location de matériel de collecte, ou dans les opérations de collecte en complément du soutien financier de l’État ; la Région interviendra à concurrence de 20% de l’investissement et dans la limite de 200 000 euros par an. Une instruction commune des demandes de subvention sera organisée avec les services de l’État. – Participer à la définition de la mise en œuvre d’un volet sargasses dans les plans communaux de sauvegarde. Il s’agit de soutenir l’activité du Syndicat intercommunal pour la mise en valeur des plages et sites touristiques de la Guadeloupe (SIPS) aux côtés des communes et EPCI. En effet, le SIPS doit définir à l’échelle de chaque commune concernée par les échouages de sargasses, un plan de gestion des échouages. Pour chacune des situations, une solution adaptée d’intervention sera proposée. – La Région interviendra à concurrence de 20% du coût salarial du chargé de mission du SIPS sur les trois premières années de fonctionnement. La collectivité pourra, le cas échéant, financer également à hauteur de 20% l’équipement nécessaire à la mission de ce salarié. La collectivité se réservant la possibilité de reconduire son intervention financière après présentation d’un bilan d’activité. – Soutenir l’action de l’État dans le cadre du PULSAR ; dans lequel la Région est associée aux échanges État –communes, agglomération et communauté de communes. 3. Anticiper et mobiliser la Caraïbe en structurant une action internationale de lutte contre les sargasses – Organiser un réseau d’échanges de connaissances relatives aux techniques de ramassage, d’épandage et de valorisation des algues sargasses à travers un projet régional au titre du programme Interreg, en collaboration avec l’Université des Antilles. Face à l’urgence à intervenir, une délibération sera présentée en séance de la commission permanente du jeudi 17 mai 2018.
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