Le collectif des sept députés de La Réunion n’a cessé de dénoncer au cours des derniers mois les conséquences désastreuses de la suppression de l’allocation logement pour l’accession à la propriété (AL Accession). Nous nous réjouissons de constater que notre voix commence enfin à être entendue. Le ministère des Outre-mer et le ministère de la Cohésion des territoires ont identifié 1350 dossiers qui étaient « presque prêts » dans l’ensemble des Outre-mer, dont 376 à La Réunion, avant la suppression de l’AL Accession. Ces dossiers seront finalement traités : nous sommes soulagés pour les familles dont les projets se voyaient brusquement remis en cause.
Cette mesure d’urgence est nécessaire mais reste insuffisante. Comme nous l’avons souligné à maintes reprises, la suppression brutale de l’AL Accession met en péril des milliers de projets de vie et affaiblit terriblement les entreprises locales du BTP. Selon les estimations de la Confédération nationale du logement, les pertes pourraient s’élever à près de 100 millions d’euros en 2018. Près de 2000 emplois directs pourraient par ailleurs être détruits. L’AL Accession garantissait aux Réunionnais la possibilité d’accéder à la propriété en même temps qu’elle favorisait le développement économique des entreprises locales. Sa suppression est donc non seulement inique, mais aussi absurde.
La régularisation des dossiers des familles réunionnaises qui étaient tout proches de l’accession à la propriété est une décision de sagesse. Il serait cependant encore plus sage d’inscrire le rétablissement des AL Accession au sein du Projet de Loi Evolution du Logement et Aménagement Numérique (ELAN) qui sera prochainement discuté à l’Assemblée nationale. Cet atout que constituent les AL Accession pour nos entreprises comme pour nos concitoyens doit impérativement être restauré et pérennisé. Nous espérons que le gouvernement saura tenir compte des besoins des Réunionnais et entendre la voix de leurs députés.
Le collectif des députés de La Réunion