A l’issue des votes sur le projet de loi de programmation des finances publiques et la partie recettes du projet de loi de finances pour 2018, je tiens à expliquer le sens de mon vote contre. J’ai voté contre ce budget car il porte en lui les germes d’un accroissement sans précédent des inégalités. En 2007, le Gouvernement Fillon créait un bouclier fiscal à 1.2 milliard d’euros ; en 2018, le Gouvernement Philippe octroiera 4,5 milliards d’euros aux 350 000 Français les plus riches, soit plus de deux fois le budget du seul ministère des Outre-mer ! Avec la flat tax qui imposera plus le travail que le capital, avec la suppression de l’ISF et avec la suppression de la taxe sur les transactions financières intra-journalières, ce seront au total entre 25 et 32 milliards d’ici 2022 qui ne rentreront pas dans les caisses de l’Etat. Dans le même temps, l’ensemble des Français subiront une hausse du forfait hospitalier, une hausse de la CSG, la fiscalisation des intérêts des PEL, la baisse des emplois aidés ou encore l’explosion de la fiscalité écologique. Je considère que nous aurions pu faire autrement, c’est le sens des amendements portés avec mes collègues du groupe Nouvelle Gauche qui ont tous été rejetés par la majorité. Socialiste et progressiste, je ne crois pas à la théorie du ruissellement prônée par le Gouvernement qui veut que quand on arrose le sommet en enrichissant les plus riches, quelques gouttes finiront par ruisseler vers les plus pauvres. Convaincue que le Gouvernement fait fausse route, je continuerai à faire en sorte qu’il entende la voix de ceux qui, comme moi, ne sombrent pas dans la polémique et refusent toute posture attentiste. Je reste prête à accompagner les réformes proposées mais me refuse à faire table rase du passé et à revenir sur les acquis de justice fiscale et sociale.
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